Si vous venez sur ce site pour la première fois, vous serez probablement intéressé par une nouvelle technique de création invisible et pourtant multicolore : l’Art polarisant.
Sinon, poursuivez l’article ci-dessous…
La semaine dernière, je vous proposais une technique photographique la plus basique au monde : avec un papier sunographique.
Mais en fait, je vous ai menti, il y a une méthode encore plus simple, et qui plus est, encore plus écologique !
C’est la photographie à la chlorophylle !
Découverte grâce au photographe et voyageur Aurélien David qui était à Marseille en mars dernier, elle est très facile à aborder. Il n’en est pas l’inventeur mais il a contribué à la diffusion de cette technique, qui s’appelle originellement « Anthotype« , et qui regroupe toutes sortes de pigments, pas seulement la chlorophylle.
Encore une fois, profitez du beau soleil d’été pour exposer vos clichés à la lumière. Commencez par regrouper ce matériel :
- des épinards (ou de la salade)
- un mortier ou un broyeur
- du rodoïd imprimé de la photo de votre grand-mère
- du papier aquarelle
- un pinceau plat
- un vieux bas ou un filtre à café
- des pinces
- une planchette
- éventuellement une plaque de plastique
Vous êtes prêt? c’est parti !
Et voilà le résultat après 3h d’exposition au soleil:
Avec du jus de betterave, on peut également obtenir des teintes différentes :
Attention, une fois finis, les anthotypes ne se conservent qu’à l’abri de la lumière naturelle, car elle contient beaucoup d’ultraviolets. Par contre, ils supportent très bien la lumière des ampoules domestiques. On peut les conserver dans un album ou dans une pièce uniquement éclairée par une source de lumière artificielle.
Pour aller plus loin :
-Le livre Anthotype regroupe toutes sortes de pigments naturels que l’on peut trouver au fond de son jardin.
-Et si vous avez la flemme d’écraser les plantes pour extraire la chlorophylle, vous pouvez tout aussi bien utiliser directement les feuilles d’arbre comme papier photo, comme le fait si bien l’artiste vietnamien Binh Danh.
Voici mes essais personnels avec un portrait de Jules Verne et une exposition de 3 jours au soleil :
A vous de jouer !
Excellent! J’avais eu exactement la même idée pour un travail artistique sans savoir que ça existait déjà et je me prenais la tête à imaginer des techniques compliquees sans me douter le moins du monde que c’était si simple ! Je vais m’éclater avec ça , merci 🙂 !
Bonjour
Merci beaucoup !
Comment protéger les antothypes de la moisissure, puisque cela est fait à partir de composants organiques donc sujets à moisissures, s’il vous plaît ?
Merci !
Bonjour,
A ma connaissance, il n’existe pas de produit qui permette de fixer la chlorophylle. Les anthotypes ne se conservent qu’à l’abri de la lumière naturelle, car celle-ci contient beaucoup d’ultraviolets. Ils supportent par contre très bien la lumière des ampoules domestiques. On peut les conserver dans un album ou dans une pièce uniquement éclairée par une source de lumière artificielle. Il existe des vernis anti-UV mais je ne les ai pas testés. Tout dépend également du type de plantes que vous avez utilisés.