Découvrir le lightpainting

Moi qui croyais que le lightpainting était désormais un art populaire et démocratisé depuis une dizaine d’année, il m’arrive encore parfois de rencontrer des jeunes gens qui ne connaissent toujours pas son existence !

Si c’est votre cas, précipitez-vous sur cette technique géniale de dessin photographique, hyper accessible et simplissime à utiliser, tout seul, ou en groupe c’est encore plus rigolo.

En fait, il s’agit tout simplement – comme son nom l’indique  – de peindre dans l’espace, à l’aide de sources lumineuses, dont les tracés seront captés par un appareil photo sur trépied, placé en pause longue (c’est-à-dire que l’obturateur reste ouvert pendant 1, 2, 5, 30 min…), et bien entendu, dans l’obscurité.

Mais tout d’abord, un peu d’Histoire :

Si le lightpainting s’est effectivement démocratisé dans les années 2000 grâce aux appareils photos numériques, en fait, il existe depuis l’apparition de l’appareil photo lui-même. A partir du moment où il y a « pause longue », on peut dire qu’il y a en quelque sorte « lightpainting ».

Un des tous premiers à en faire, sans probablement le savoir lui-même, est certainement William Henry Fox Talbot, qui plaçait des objets directement sur le papier photographique au soleil, pour en garder la trace en négatif.

Je fais volontairement l’impasse sur tous les pionniers qui ont exploré les potentiels photographiques où le lightpainting était déjà présent (Thomas Eakins, Etienne-Jules Marais, Georges Demeny, Man Ray…). Nous intéresserons essentiellement à ceux qui font intervenir avant tout, le geste :

Par exemple Anton Giulio Bragaglia demandait à ses sujets de bouger pendant la pause :

Barabara Morgan était l’une des premières à se servir de la lumière comme d’un pinceau pour créer esthétique et calligraphique. Pas étonnant qu’elle se soit intéressée à la danse.

Gjon Mili a photographié Picasso en train de dessiner dans l’espace avec une ampoule.

Il y en a beaucoup d’autres, de très connus.

Et maintenant, A VOUS DE JOUER !

Vous avez un appareil photo numérique capable de faire des pauses d’au moins 30 secondes? (sinon, il existe des applications pour en faire avec un smartphone), vous avez un trépied (ou une table pour qu’il reste bien fixe)? une lampe de poche? Alors c’est parti !

Placez-vous dans une pièce sombre ou bien à l’extérieur la nuit, réglez votre appareil photo soit sur 30 secondes, soit sur la pause B si un des participants à la possibilité de garder le doigt appuyé dessus (le mieux étant de s’équiper d’un déclencheur).

Vous pouvez commencer par essayer de faire des choses simples, comme des smilez, des fleurs, des animaux, etc…

…mais très vite vous allez vous apercevoir qu’il est intéressant de jouer avec l’abstraction : laissez-vous aller, et dessinez avec tout votre corps comme si vous dansiez (n’hésitez pas à vous accompagner d’un petite playlist). Vous découvrirez des résultats tout-à-fait inattendus et encore plus épatants que si vous aviez voulu le faire exprès. Vous pouvez bien sûr rajouter des filtres de toutes les couleurs pour varier les plaisirs.

Il y a quelques années, j’ai animé un atelier avec des tout-petits (4 ou 5 ans maximum) en me disant avant de partir, que ça n’allait pas donner grand chose étant donné leur jeune âge (en plus, ils étaient anglophones !). Figurez-vous que le résultat a été bien au-delà de mes attentes ! C’était comme si chaque photographie était le reflet de la personnalité de l’enfant ! On aurait dit qu’ils étaient déjà devenus des pros du lightpainting.

Mais attention, je me permets ici de faire un petit aparté sur la définition de la créativité :

Je me réfère à l’ouvrage « Les voix du silence » de Malraux : « Si l’enfant est souvent artiste, il n’est pas un artiste (…) La séduction des images enfantines vient de ce qu’elles sont étrangères à la volonté (…). On peut tout attendre de l’art des enfants – sauf conscience et maîtrise. »
Selon certains scientifiques, on parlera d’imagination libre chez l’enfant plutôt que de créativité.

Autrement dit, c’est la spontanéité naturelle de l’enfant qui fait jaillir ces formes très esthétiques.

C’est ce qu’on peut essayer de rechercher justement dans la danse :

On trouvera de nombreux artistes de lightpainting qui pratique dans un environnement urbain, afin de jouer avec les éclairages publiques ou l’architecture. A mon sens, les lieux les plus appropriés pour pratiquer sont dans la nature sauvage, et si possible en présence d’eau, pour créer des reflets ; le meilleur moment pour pratiquer étant l’heure bleue (la demi-heure qui suit le coucher du soleil).

La vidéo suivante apporte un complément d’information à la pratique du lightpainting :

Dans un prochain article, je vous expliquerai comment s’équiper pour varier les tracés et comment faire des figures faciles et bluffantes.

En attendant, je vous invite à consulter les sites des meilleurs lightpainteurs :

Jadikan

Frédéric Leroux

Patrick the lightpainter

 

 

 

Un commentaire Ajoutez le votre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *